Comment je suis devenue traductrice ?

Non classé | Sep 16 | 2021 | No Comment

 

Ces derniers temps, je suis régulièrement sollicitée par des étudiants qui, dans le cadre de leur cursus, doivent interroger des professionnels afin de mener des enquêtes métier. Je me prête bien souvent volontiers au jeu, car :

  • j’aime parler de ce que je fais, rassurer et ainsi, peut-être, susciter des vocations ;
  • je sais ce que c’est que d’être étudiant et de trouver porte close lorsque l’on sollicite des professionnels ;
  • je me retrouve bien souvent à échanger avec des étudiants de l’ISIT, l’école dont je suis diplômée, et je trouve cela plutôt sympa de pouvoir discuter avec des personnes qui sont exactement à la place à laquelle j’étais il y a 5 ou 6 ans.

Et figure-toi que ce sont ces mêmes étudiants qui m’ont inspiré cet article puisque la première question qui m’est systématiquement posée est la suivante : « Comment tu es devenue traductrice ? ».

La première fois que l’on m’a posé la question, je ne m’y étais pas nécessairement préparée et me suis moi-même dit : « Mais c’est vrai ça, comment j’en suis arrivée là ? ». Depuis, j’ai pris l’habitude de présenter mon parcours et le cheminement intellectuel qui m’a poussée à embrasser ce métier que j’aime tant, ce que je n’ai jamais pris le temps de faire ici, alors, c’est parti !

Une âme de littéraire passionnée de culture et de langues depuis le plus jeune âge

Native d’un petit village de campagne près de Dieppe, je n’étais âgée que de quelques mois lorsque je suis partie en vacances à Genève, en Suisse, et, jusqu’à ce que la pandémie me coupe l’herbe sous le pied, je voyageais à l’étranger plusieurs fois par an : Espagne, Portugal, Italie, Grèce, Royaume-Uni, Croatie, Bulgarie, Tunisie, Belgique, Inde, Birmanie, Mexique, République dominicaine, Cuba, Égypte, Cap-Vert, etc. Je ne remercierai jamais assez mes parents de m’avoir offert l’opportunité de voyager autant et de découvrir de multiples langues et cultures.

Cette âme de littéraire et de linguiste s’est rapidement fait ressentir à l’école : pas spécialement mauvaise dans les matières scientifiques, c’est de loin les cours de français et de langues que je préférais, c’est donc tout naturellement que je me suis orientée vers un Bac L !

Le Bac en poche, et après ?

Alors que beaucoup de mes camarades de classe avaient déjà un métier bien en tête à la sortie du lycée, c’était loin d’être mon cas. Bien sûr, l’idée de poursuivre dans les langues était toujours présente, mais pour quoi faire et où exactement ?

C’est alors que j’ai découvert l’hypokhâgne et la khâgne, une formation purement littéraire et encore suffisamment diversifiée pour me laisser une ou deux années de réflexion supplémentaires. Me voilà donc embarquée dans ce que certains aiment appeler « l’enfer de la prépa ». Je passe la première année plus ou moins sans encombre, mais la seconde me donne beaucoup de fil à retordre. Soyons honnêtes : j’avais hâte d’en finir ! Hâte oui, mais, l’année scolaire était déjà bien entamée et je n’avais toujours pas d’idée pour la suite. La plupart de mes camarades passionnés de langues souhaitaient s’orienter en Licence LLCE. Problème de taille : il fallait choisir entre l’anglais et l’espagnol, car suivre les deux cursus en même temps relevait de l’impossible pour des questions d’emploi du temps. Or, je ne voulais absolument pas privilégier une langue sur l’autre.

Et puis, un beau matin, j’aperçois une affichette placardée sur l’un des murs de notre classe : un partenariat venait d’être signé avec l’ISIT, une école de traduction, afin de permettre aux étudiants de notre prépa de pouvoir intégrer la formation sur dossier et non sur concours. Ni une ni deux, je me renseigne sur ladite école et me rends aux portes ouvertes qui ont lieu quelques semaines plus tard. Ce fut tout simplement une révélation pour moi : j’avais enfin trouvé une formation qui me permettrait de travailler équitablement en anglais et en espagnol, sans pour autant savoir vers quel métier m’orienter très précisément.

Mon cursus à l’ISIT et mon implication dans la vie associative

J’ai suivi mes études à l’ISIT de la deuxième année de Licence jusqu’au Master 2. Étudiante assidue et discrète plébiscitant particulièrement les cours de traduction, je passais relativement inaperçue. Les différents stages obligatoires ont été pour moi l’occasion de découvrir l’univers des agences de traduction, de la plus petite à la plus grande.

Puis, en première année de Master, j’ai décidé de m’investir de façon plus intense dans la vie de l’école et notamment dans ses associations. J’ai ainsi rejoint la Junior-Entreprise de mon école, Junior ISIT. Entrée en tant que Chef de projet la première année, j’en ai pris la Présidence la seconde. Ce fut alors une seconde grande révélation puisque je me suis prise de passion pour cette mission que j’ai menée de front en parallèle des cours et multiples mémoires à rendre. Je me suis alors découvert une véritable appétence pour l’entrepreneuriat et, surtout, ai eu l’occasion d’élargir mon réseau de façon exponentielle (en fréquentant régulièrement le personnel administratif et les professeurs de l’ISIT, en rencontrant des clients, en participant à des événements régionaux et nationaux, etc.).

Une année de césure décisive

Après une année intense à mener de front la Présidence d’une association et mon Master 1, j’ai décidé de prendre une année de césure pour pouvoir effectuer des stages supplémentaires et affiner mon projet professionnel, encore bien flou à cette époque.

J’ai ainsi pu prendre le temps de faire le point sur mes différentes connaissances et compétences que j’ai couplées à mes envies. Je me suis alors rendu compte que deux mots revenaient de façon assez récurrente : TRADUCTION et ENTREPRENEURIAT. Ça a tout simplement fait tilt dans ma tête : et si j’entreprenais dans la traduction ? Il me restait à peine deux mois avant d’entamer mon année de Master 2 : sans plus attendre, j’ai commencé à effectuer quelques recherches sur le statut de traducteur indépendant et le 23 juillet 2016, L’Harmonie des mots est née (merci Jean-Christophe d’avoir trouvé cette idée de nom !) !

Les débuts d’une belle aventure

En tant que phobique de l’inactivité, il était hors de question pour moi d’attendre sagement la rentrée les bras croisés. J’ai recontacté toutes les agences de traduction dans lesquelles j’avais effectué des stages afin de les informer du lancement de mon activité et ai commencé à en prospecter de nouvelles. Mes premiers projets sont tombés dès le mois d’août 2016, soit quelques jours seulement après l’ouverture de mon entreprise. J’ai continué à développer ma clientèle en parallèle de mon année de Master 2. L’objectif ? Sortir des études avec un petit portefeuille de clients afin de ne pas partir de zéro.

Depuis 2016, mon activité a beaucoup évolué et s’est notamment particulièrement diversifiée puisque j’y ai ajouté la gestion de projet et la formation. L’importance de la diversification de son activité fera d’ailleurs l’objet d’un autre article.

Alors quand on me dit : « Je suis jeune et je n’ai aucune expérience, j’ai mes chances ? », je crois que j’en suis la preuve tangible puisque je n’avais que 23 ans et n’étais même pas diplômée lorsque l’on m’a confié mes premières missions.

 

Et toi alors ? Comment t’es devenu traducteur ?

 

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