La terrible épreuve du test de traduction

Non classé | Mai 14 | 2021 | 4 Comments

« Moi, j’fais pas de test de traduction. C’est pas payé et puis, de toute façon, bien souvent, derrière, j’ai plus de nouvelles ! »

Si vous entamez des démarches de collaboration avec des agences de traduction, il y a fort à parier que plusieurs d’entre elles vous proposent/demandent de vous soumettre à un test de traduction. Souvent (mais pas systématiquement) demandé à titre grâcieux, c’est généralement l’ultime étape avant de pouvoir enfin intégrer leur base de données. Et oui, j’insiste sur « ultime », car il n’est pas question de vous lancer dans un test de traduction avant d’avoir validé certains points clés avec l’agence. Après avoir vérifié la fiabilité de l’agence, il est essentiel de vous mettre d’accord sur les détails de la collaboration : typologie des projets, outils nécessaires, tarifs, conditions de paiement, etc. Quel est l’intérêt de passer un test pour découvrir ensuite que vous devez impérativement être équipé de tel outil (que vous n’avez pas), que le tarif proposé ne dépassera pas 0,05 € et que les factures seront payées à 60 jours fin de mois ? Bien sûr, rien ni personne ne vous empêchera d’interrompre la collaboration si les conditions ne vous conviennent pas, mais vous aurez perdu votre temps sur ce test, un temps précieux que vous auriez pu dédier à d’autres tâches.

Comment se présente un test de traduction ?

De façon générale, le document comporte rarement plus de 300 mots (je vous déconseille de toute façon d’accepter un volume supérieur si la prestation n’est pas payée).

Quant aux modalités de réalisation, elles sont très variables : chaque agence instaure son propre processus. Lors de mes débuts en tant que traductrice freelance, j’ai été confrontée à tous types de situations :

  • traduction dans un simple document Word
  • traduction dans un outil de TAO
  • traduction sur une plateforme
  • délai d’une heure
  • délai de plusieurs jours à une semaine

À cette étape, vous n’avez pas vraiment votre mot à dire… à part respecter le processus de l’agence !

Mais d’abord, pourquoi vous soumet-on à un test de traduction ?

Le test de traduction, une bonne manière de tester vos compétences en traduction…

Le test de traduction a pour objectif, bien entendu, de vérifier vos compétences « de base » en traduction : conformité source/cible, orthographe, grammaire, ponctuation, maîtrise du sujet, maîtrise de la langue source/cible, etc.

… mais pas que !

Saviez-vous que, grâce au test de traduction, l’agence cherche également à évaluer d’autres compétences ?

  • Votre déontologie

Les agences ont généralement une base de textes tout prêts à soumettre aux traducteurs, en fonction de leur combinaison linguistique et de leurs spécialisations. Par exemple, si vous êtes traducteur médical EN > FR, vous recevrez probablement le test « MEDICAL – EN-FR ». Néanmoins, il se peut que le texte en question n’entre pas dans vos cordes. Cette situation s’est déjà présentée à moi et l’agence a particulièrement apprécié que je lui en fasse part afin qu’elle m’envoie un document plus en adéquation avec mes compétences.

  • Le respect des consignes

Il se peut également que vous receviez des consignes particulières, par exemple :

  • ne traduire qu’un extrait du document
  • accentuer (ou non) les majuscules
  • respecter un glossaire
  • renommer le fichier cible avec le code ISO de votre langue (ex. XXX_FR)

Respecter ces consignes de base (qui demeureront très peu nombreuses dans le cadre d’un test) est essentiel : l’agence sera rassurée de constater que vous savez respecter des consignes et imaginera que vous ferez preuve d’autant de rigueur dans le cadre de projets réels.

  • Le respect des délais

 Vous m’avez probablement déjà entendue insister sur ce point : le non-respect des délais impartis est la bête noire des agences de traduction. Rien de pire pour un Chef de projet que de se retrouver face à un traducteur qui livre en retard (sans prévenir…) ou qui ne donne plus signe de vie.

Soyons clairs : si vous n’êtes pas capable de livrer une traduction test à l’heure (voire un petit peu en avance), qu’en sera-t-il dans le cadre d’un vrai projet ? Si vous voulez mettre toutes les chances de votre côté, ne faites pas l’impasse sur ce critère !

Comment vous démarquer ?

Les critères listés ci-dessus sont le b.a.-ba lorsque vous vous attelez à un test de traduction. Pour autant, comme vous le savez, nombreux sont les traducteurs à soumettre leur candidature. Comment pouvez-vous sortir du lot, vous démarquer ?

  • Poser des questions

Sans aller jusqu’à poser 50 questions sur un texte de 300 mots, il est toujours rassurant pour une agence de constater que vous osez poser des questions lorsqu’un point mérite d’être éclairci.

  • Signaler une erreur dans le texte source

Ce n’est pas nécessairement volontaire de la part de l’agence, mais il se peut qu’une coquille se soit glissée dans le texte source. Même si l’on ne vous demande en aucun cas de corriger le texte source, rien ne vous empêche de le signaler à l’agence. Vous démontrerez que vous ne vous contentez pas du strict minimum et que vous êtes de bonne volonté.

  • Faire plusieurs propositions/Justifier certains choix

Sans consignes explicites du client, il se peut que vous soyez confronté, par exemple, à des choix terminologiques. Dans ce cas, n’hésitez pas à accompagner votre traduction d’une petite note telle que : « En conditions réelles, j’aurais demandé au client s’il a une préférence pour tel ou tel terme. S’agissant d’un test, j’ai opté pour… ».

Vous l’aurez compris, le test de traduction n’est pas à prendre « par-dessus la jambe » ; il s’agit d’un exercice visant à évaluer de multiples compétences.

J’espère avoir pu vous donner quelques clés pour aborder votre prochain test de traduction avec sérénité !

Et vous ? Avez-vous déjà passé des tests de traduction ? Quels sont vos retours sur expérience ?

Comments (4)

  1. De mon côté, j’ai souvent eu droit à des réponses du style « les résultats du test sont confidentiels » (quand je les avais ratés). Pour ma part, je trouve dommage que l’agence réagisse comme ça. Mais heureusement, j’ai eu droit à un retour de la part d’autres agences.
    Merci pour ton article. Même si ce que tu dis paraît évident, c’est toujours bon de rappeler tous ces points.

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    1. Merci pour ton feedback Fabien ! Tiens, je n’ai JAMAIS eu ce type de « justification » ! En quoi les résultats d’un test sont-ils confidentiels ? C’est aussi un point dont je m’assure : avoir un retour – positif ou négatif – de la part de l’agence.

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  2. Bonjour Harmonie, merci pour cet article très complet que je vais utiliser comme pense-bête ! Selon vous, combien de temps après avoir envoyé un test complété faut-il demander des nouvelles à une agence ? J’ignore si les délais de correction sont longs pour les managers et je crains que le silence ne constitue une réponse négative de leur part…

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  3. Bonjour Harmonie, merci pour cet article très complet que je vais utiliser comme pense-bête ! Selon vous, combien de temps après avoir envoyé un test complété faut-il demander des nouvelles à une agence ? J’ignore si les délais de correction sont longs pour les managers et je crains que le silence ne constitue une réponse négative de leur part…

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